Dormir chez l'habitant au Vietnam

La fameuse phrase :"J'irai dormir chez vous" a trouvé un écho très favorable au Vietnam, surtout dans le Nord, où les villages ont une forte concentration de minorités ethniques. Ce style d'hébergement a les faveurs du voyageur et se développe de plus en plus au Pays du Dragon.

Dormir chez l'habitant au Vietnam

Quand on parle de dormir chez l'habitant, on pense tout de suite à "trek dans le nord et repos bien mérité dans une maison traditionnelle". Ce concept qui permet d'être à la maison loin de sa maison, d'être en famille (d'accueil), loin de chez soi, est le souhait de nombreux voyageurs, pour ne pas dire la totalité. Vivre avec la population locale est toujours une expérience enrichissante et plus d'un en apprendra sur les activités agricoles comme le repiquage du riz, la récolte des fruits exotiques…, sur la culture et l’exploitation des forêts inondées ou sur la pisciculture… Pleins de petits détails vont vous surprendre : comment est orientée et aménagée une maison traditionnelle, en fonction des moussons, la place encore très présente du confucianisme dans la vie familiale avec l'autel des ancêtres… Sans parler du plaisir d'apprendre à cuisiner les bons petits plats locaux !

Chaleureux et hospitaliers, les Vietnamiens se feront une joie de vous accueillir les bras ouverts, de partager leur quotidien comme si vous étiez de la famille. Qu'il soit Dao rouge, Tay  ou Thai dans le nord, qu'il soit Ede ou Banhar du Tay Nguyen ou encore Chu Ru sur les terres oubliées de Tan Phan, chacun aura à cœur de vous faire participer aux danses, aux chants ou spectacle de gong, dans une ambiance bon enfant et conviviale.

Si dormir chez l'habitant au Vietnam est somme toute rudimentaire, il est propre, fonctionnel et confortable, toujours embelli du sourire de ses hôtes.

Où dormir chez l'habitant au Vietnam ?

Héberger des étrangers au Vietnam étant réglementé et encadré (Déclaration auprès des autorités, entre autres), il est fortement recommandé de suivre les conseils d'une agence de voyage locale au Vietnam pour éviter toute mauvaise surprise, dont la moindre serait la contrefaçon de homestay "typique et authentique". Ce conseil est d'autant plus pertinent dans le Nord, région devenue très touristique du fait de ses paysages et de sa richesse ethnique. Nhà nghi et autres homestays ont fleuri comme sarrasin en début d'hiver… Mais le randonneur s'éloigne des zones surpeuplées, il n'aura donc aucun mal à trouver l'authenticité du Vietnam autour d'un feu de bois, dans les régions de Sa Pa, Lai Chau, Ha Giang, Hoang Su Phi et jusqu'à Y Ty. Il trouvera aussi gite et couvert à Mu Cang Chai, Mai Chau et Pu Luong, pour ne citer que les destinations les plus connues. Dormir chez l'habitant dans le Nord-Vietnam, c'est une formidable opportunité d'échange culturel entre cultures si différentes, chaque communauté locale apportant sa richesse propre et unique. A ce propos, un guide est indispensable pour servir d'interprète et ainsi profiter pleinement de ces échanges.

Sur les Hauts-Plateaux du Centre et dans le Sud, Buon Ma Thuot, Kon Tum, Dak Lak, Can Tho ou encore Ba Tri et Vung Liem sauront accueillir le randonneur dans de belles et longues maisons communes à l'architecture spécifique ou dans un modeste homestay niché dans les vergers du Mékong. L'accueil des communautés locales – certes moins connues – est tout aussi chaleureux et hospitalier. La seule complication sera dans le Tay Nguyen, qui selon où on se trouve, demande un permis et d'être accompagné de guides.

Les maisons en elles-mêmes peuvent être en bambou, en torchis, sur pilotis… Tout dépend du lieu et de l'ethnie. Selon les régions, on trouvera des maisons sur pilotis rayonnant autour d'une grande maison communale (Dans le nord). Elles abritent souvent une à deux générations sous leurs toits. Dans la région des hauts-plateaux, des habitations font parfois plusieurs centaines de mètres et hébergent de nombreuses familles. Ici aussi, elles se regroupent en cercle autour de la maison communale.

Du Nord au Sud, le voyageur trouvera assurément quelques jolis moments de partage chez l'habitant !

Comment ça se passe ?

La grande majorité des hébergements chez l'habitant se trouvant dans des villages, il faut dire d'emblée qu'il sera parfois nécessaire d'oublier ou d'ajuster les notions occidentales de confort et d'intimité.

Les zones de fréquentation massive ont développé des homestays assez proche des standards européens : vous trouverez de l'eau chaude dans la salle de bain, un vrai matelas (Au moins une couchette molle) avec moustiquaire et souvent un frigo ainsi qu'un ventilateur. Le tout sous le même toit que votre hôte, bien entendu.

Par contre, si vous logez en village ethnique, attendez-vous à quelque chose de plus rustique – sans être moyenâgeusement inconfortable - bien sûr ! Grace à l'appui de certaines ONG, le confort sanitaire est disponible à peu près partout et si, en général, toilettes et douches sont à l'extérieur, elles correspondent à ce qu'on peut trouver en Europe. Le dortoir est souvent commun, avec une séparation par rideaux. Vous trouverez moustiquaires, couverture et oreillers. Dans le Nord, en hiver, il est conseillé de prévoir un sac de couchage. Attention : il n'est pas rare du tout que la salle commune soit aussi l'emplacement de l'autel des ancêtres. Il peut donc y avoir quelques règles particulières qui régissent le lieu. Votre guide vous en parlera si besoin.

Si vous dormez chez l'habitant au cours d'un trek au Vietnam ou d'une rando hors des sentiers battus, mieux vaut être un peu préparé. Vous serez vraisemblablement en milieu rural et donc proche des animaux eux-mêmes… très proches des habitations. Confort sommaire, sanitaires souvent spartiates… La cuisine est au feu de bois, souvent à même le sol… Oubliez le concept de ventilateur et protégez- vous des moustiques comme vous le pouvez ! Mais on pourrait presque dire avec humour que l'hospitalité est inversement proportionnelle au niveau de confort !

Dans les sites touristiques, les locaux parlent quelques mots d'anglais et de toutes façons, le langage corporel est universel et vous réservera très certainement d'inoubliables fou-rires. Cependant…

Dans la mesure où l'hébergement se fait dans une famille locale, la barrière de la langue est inévitablement là. Il est donc indispensable d'avoir un guide avec vous. Boire de l'alcool de riz avec vos hôtes, c'est bien ! Mais comprendre les anecdotes qu'ils partagent… C'est mieux ! Se priver de guide, c'est faire l'impasse sur tout un pan d'échanges enrichissants, de compréhension, de moments forts et complices. C'est presque voyager à moitié.